Nous trois ou rien - Kheiron

 

Le 16 juin 2022 à 14h30

Musée national de l’histoire de l’immigration (Paris)

 

 

L’HISTOIRE

D’un petit village du sud de l’Iran aux cités parisiennes, Kheiron nous raconte le destin hors du commun de ses parents Hibat et Fereshteh, éternels optimistes, dans une comédie aux airs de conte universel qui évoque l’amour familial, le don de soi et surtout l’idéal d’un vivre-ensemble.

 

CONTEXTE

C’était de nouveau en partenariat avec le musée national de l’histoire de l’immigration que Cinéma pour Tous a organisé cette si belle projection. Fereshteh Tabib, mère de Kheiron et réelle protagoniste du film, était également présente pour discuter avec les jeunes après le visionnage. Le film n’a reçu que des retours positifs, et nombreux étaient ceux qui voulaient participer et donner leurs avis. Un débat riche et prenant, rendant l’échange inoubliable.

 

DÉBAT AVEC FERESHTEH TABIB (EXTRAITS)

Nour : Est-ce que cela fait bizarre de voir son quotidien dans le film?

Si j’avais vu le film avec vous, je ne sais pas dans quel état je serais, parce que ce film est réel. Quand notre ami se suicide en se jetant par la fenêtre, c’est réel. Quand j’ai vu ça pour la première fois, je tremblais de tout mon corps. J’ai des frissons pendant la partie à la montagne, car on pensait mourir congelé sur place. Cela me fait revivre des moments très difficiles, sensibles de ma vie. Mais Kheiron a su travailler avec nous, il nous a fait parler de notre passé, nous montrait des rushs au fur et à mesure et nous invitait au tournage. Ce qui m’a permis d’être préparée, et de ne pas le découvrir directement.

 

Victoire : Quand vous revoyez ces images, êtes vous fière de votre parcours?

C’est mon parcours et je ne regrette pas. Je ferais peut-être certaines choses différemment, mais je ne regrette rien.

 

Géraldine : Avant tout, je voulais vous remercier pour ce film qui m’a fait beaucoup de bien. Est-ce que le film a vraiment été tourné en Iran?

On ne peut pas rentrer en Iran, nous sommes toujours fichés comme opposants iraniens. Kheiron avait pensé à tourner en Turquie, mais la sécurité allait s’avérer compliquée. On a tourné beaucoup au Maroc, et en région parisienne. D’ailleurs, beaucoup de figurants du films sont marocains.

 

Maryam : Si vous aviez une morale à donner à ce film, laquelle ça serait?

La résistance. La volonté. Quand on est arrivé en France, nous ne parlions pas français, et c’était un cauchemar. Je me demandais ce que je faisais là. Et pourtant nous nous sommes battus, et nous avons réussi à nous intégrer.

 

Grace : J’ai beaucoup aimé le film, merci. J’avais une question sur votre fils, est-ce qu’il a des attaches à l’Iran?

Nous on a toujours eu le principe de dire qu’il ne faut pas oublier d’où on vient. Pour être une belle plante, il faut avoir des racines. Et nos racines sont en Iran. Malheureusement, le film a reçu des menaces et désormais, tant que le gouvernement ne sera pas tombé, Kheiron ne pourra pas y aller.

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

Nous avons eu le droit à un très bel échange, et une belle leçon de vie. Il était important pour nous de montrer ce film, qui montrait les difficultés de l’immigration et de la guerre tout en gardant une note d’espoir. Nous avons des spectateurs venant de tout les horizons et il est primordial de laisser des notes positives.

Le public était dans tous les cas très réceptif, et l’intervention de Fereshtesh Tabib était un véritable bonheur.