Gargarine - Fanny Liatard, Jérémy Trouilh

Mercredi 27 Octobre 2021 à 20h45 

Auditorium de l’Aérocampus Aquitaine (Bordeaux) 

L’HISTOIRE

Youri, 16 ans, a grandi à Gagarine, immense cité de briques rouges d’Ivry-sur-Seine, où il rêve de devenir cosmonaute. Quand il apprend qu’elle est menacée de démolition, Youri décide de rentrer en résistance. Avec la complicité́ de Diana, Houssam et des habitants, il se donne pour mission de sauver la cité, devenue son « vaisseau spatial ».

CONTEXTE

Cinéma pour Tous a été ravie d’organiser la projection-débat du film Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh à l’occasion du 3e Campus de l’Engagement, qui s’est tenu du 26 au 29 octobre 2021 à l’Aérocampus d’Aquitaine près de Bordeaux.
Les jeunes réunis pour ce séminaire avaient entre 18 et 25 ans.

Quel meilleur endroit, pour présenter un film qui parle de rêve et d’espace ? 

Cela renforce notre collaboration avec l’Institut de l’Engagement et notre volonté de construire des relations pérennes avec les associations voisines, également installées à L’Ascenseur.

Bien que les membres de l’équipe du film n’aient pas pu être disponibles pour la discussion après la projection, les 98 lauréat.e.s de l’Institut de l’Engagement ont trouvé matière à débattre et à échanger sur leur rapport à l’engagement.

La projection a eu lieu en soirée (très rare pour Cinéma pour tous ! ) dans l’auditorium de l’Aérocampus.  Le débat a été animé par Camille Duveau qui avait une belle double « casquette » : ancienne lauréate de l’institut de l’Engagement et en mission depuis 1 an à Cinéma pour tous.

 

DÉBAT

Dès la fin du générique, les mains se levaient pour partager les premiers ressentis.
« J’ai adoré la dimension poétique et onirique du film, j’ai rarement vu ça au cinéma. » 

« Je pensais pas que j’allais aimer un film français, d’habitude je n’en regarde pas mais là, j’ai été très agréablement surpris ! »

« Mais à la fin, Youri, il meurt ou pas ? » 

Cette question a suscité le tout premier débat entre les lauréat.e.s qui étaient partagés sur la note finale. Certains pensaient que, à l’image d’Icare, Youri était mort pour son rêve, d’autres ont soutenu que c’est grâce à sa grande démonstration que ses amis avaient pu le sauver. 

Au final, peu importe l’interprétation, il aura réussi à transformer sa cité en vaisseau spatial, et tous les habitants étaient aux premières loges pour le voir ! 


Claude, qui est éducateur spécialisé, a fait un lien entre précarité et maladie mentale : le personnage joué par Finnegan Oldfield, qui parle de se jeter du toit, Youri qui est prêt à se laisser mourir de froid…  

Martin a, lui, relevé la forte dimension sociale sur la problématique du relogement, de l’appartenance à un territoire. 

Camille y a vu un hymne à l’autosuffisance, lorsque Youri cultive ses tomates dans son vaisseau. 


Plusieurs ont aussi noté que ce film parle de choses brutales avec tellement de poésie qu’il n’en est (presque) pas violent et que le traitement de la vie dans les quartiers est différent de ce qu’on a l’habitude de voir : le trafic de drogue n’est pas un sujet, les violences entre jeunes de quartiers non plus. 

 

Un film qui traite autant de sujets actuels dont on parle peu ou mal, Gagarine a fait l’unanimité auprès des lauréat.e.s qui y vont vu une source d’inspiration et d’optimisme sur le bien vivre ensemble et l’importance de croire en ses rêves.




CONCLUSION

 

Ce film qui fait rimer poésie avec banlieue et coïncider béton avec fantaisie a eu un bel écho et a suscité de riches échanges.

L’Institut de l’Engagement aime toujours autant ce format de projection-débat et nous rappelle, après plusieurs ciné-débats en ligne, la nécessité de se rassembler autour d’un film et d’avoir un espace pour partager que ce soit avec les équipes de film, ou simplement entre lauréat.e.s, qui ne sont jamais avares d’analyses et de partages bienveillants !