Joséphine Baker – première icône noire

HISTOIRE

Dans les années 20, Joséphine Baker, jeune danseuse de music-hall noire américaine, laisse derrière elle l’Amérique ségrégationniste pour devenir une star internationale à Paris. Durant les années folles, sa « danse sauvage » bouscule les lignes d’une Europe vieillissante. Mais au fil des ans, à chacun de ses retours dans le pays de son enfance, Joséphine rencontre racisme et ségrégation. Ce film raconte l’histoire de son éveil politique.


CONTEXTE

« NOS HISTOIRES DE FRANCE », cycle de projections organisées en partenariat avec le Musée national de l’immigration et le groupe de recherche ACHAC (créé et dirigé par l’historien Pascal Blanchard), propose depuis un an des séances virtuelles dans les salles de classe des collèges et lycées du réseau de Cinéma pour tous et de celui du MNHI. Ces e-projections sont suivies de rencontres avec des personnalités et sont destinées à accompagner les professeurs dans leur approche de sujets autour du racisme et des discriminations. Elles ont été proposées en alternative aux sorties scolaires pendant les 19 mois de la crise sanitaire. Toutefois, elles ont remporté un succès tel, que nous avons décidé de poursuivre ce cycle virtuel qui a encore réuni 1040 jeunes répartis dans 43 salles de classe de 19 villes d’Île-de-France et de Bretagne.

Le film choisi, Joséphine Baker – première icône noire, retrace les grandes étapes de sa vie, de sa carrière et de ses engagements. 

Il a été choisi pour plusieurs raisons :

  • Le portait dans l’actualité de la première femme noire qui entrera au Panthéon le 30 novembre 2021.
  • Ses engagements, témoins de l’Histoire de la France des Années folles et de l’Empire colonial à la Résistance…

Véronique Servat a présenté le musée et invité les jeunes à venir au palais de la Porte dorée visiter ce lieu de mémoire, qui s’inscrit dans le monde d’aujourd’hui avec ses expositions et ses colloques. Les traces de l’exposition coloniale peuvent procurer un certain malaise mais c’est important de conserver l’Histoire pour la raconter et voir comment elle évolue.


Les questions des jeunes pouvaient se regrouper en trois grands thèmes :


Les images du  film

Le réalisme (la ceinture de bananes de Joséphine Baker, les termes employés) les ont étonnés voire choqués :

  • Pourquoi ce style de danse si agitée si en mouvement ?
  • Pourquoi se ridiculiser devant les blancs ?
  • Pourquoi elle montre ses seins ?
  • C’est choquant d’entendre les mots «  négresse », « nègre »

Ces questions ont été l’occasion pour Véronique Servat de parler du contexte d’un film, d’une époque qui évolue, et de la notion du «  retournement de stigmate » utilisée par les victimes de discriminations.


Beaucoup de questions directement liées à l’Histoire

  • Pourquoi ne tolérait-on pas les gens de couleur aux États-Unis ?
  • Qu’est ce qui l’a amenée à s’engager dans la résistance ?
  • C’est quoi les Années folles ?
  • C’est qui Martin Luther King ?
  • C’est quoi le Panthéon ?
  • Qui était la première femme entrée au Panthéon ?
  • Pourquoi avoir attendu si longtemps pour la panthéoniser ?

Véronique Servat a répondu avec beaucoup de pédagogie à ses différentes questions. Sa double casquette d’historienne et de professeure était particulièrement bien adaptée.


La tribu « Arc en ciel », créée par Joséphine Baker a visiblement étonné, ému les jeunes spectateurs

  • Que sont devenus ses enfants ?
  • Peut-on en voir aujourd’hui ?
  • Pourquoi a-t-elle fait ça ?

Brigitte Aknin et Véronique Servat ont “invité” les 1016 spectateurs à lire ou plutôt écouter -ensemble ou seul.e.s- le poème de Martin Luther King : I have a dream.

 

CONCLUSION

Des messages de remerciements et des photos ont confirmé le succès et l’importance de ces projections virtuelles dans le temps scolaire.

Chaque rendez-vous virtuel est toujours aussi surprenant (nombre impressionnant de spectateurs, inégalable en salle) mais demeure frustrant par rapport à la magie que l’on vit en salle de cinéma.