Le résumé
Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française. Avec près de 1200 titres interprétés dans le monde entier et dans toutes les langues, il a inspiré des générations entières.
Le mercredi 23 octobre au Pathé Palace, Paris
Le contexte
Pour cette soirée de première du film Monsieur Aznavour, nous avons eu la chance de pouvoir proposer une séance en grande pompe aux bénéficiaires de l’association dans une salle flambant neuve du Pathé Palace ! Suivie d’un échange avec l’équipe du film, cette projection a été forte en émotion et en spectacle, à l’image de l’artiste.
Isabelle Giordano : C’est un film pour qui ?
Grand Corps Malade : Évidemment c’est un film pour absolument tout le monde et y compris toutes les générations. Mais bien sur j’espère qu’on sent aussi une dimension un peu sociale et politique où évidemment c’est pas rien de raconter l’histoire d’un fils de réfugié avec des parents qui parlent pas français et qui devient le symbole de la culture française dans le monde, la légende de la chanson française. Évidemment ça raconte aussi quelque chose sur ce qu’il se passe aujourd’hui, il y a des liens. La France l’a accueilli, lui a donné sa chance même si ça n’a pas été facile, on le voit bien, on fait allusion aussi aux critiques racistes qu’il a pu subir etc. Mais en tout cas il a grandit en France, il est devenu français et c’est devenu un des symbole de la culture.
Hakima : Je voulais savoir, quand on joue un personnage que ce soit comme pour Aznavour ou pour Piaf, est-ce qu’on arrive arrive à sa détacher du personnage pendant la phase de tournage quand vous êtes dans votre vie personnelle ?
Grand Corps Malade : Pour Tahar […] il restait tout le temps en Aznavour, le midi, le soir. On mangeait avec lui le midi il me demandait le sel en Aznavour. Sa femme nous a envoyé un texto pendant le tournage en disant “ça finit quand votre tournage parce que j’en ai marre d’entendre Aznavour au bout du couloir qui engueule mes enfants”. Donc voilà lui il avait besoin de ne jamais le lâcher.
Tahar : C’est vrai !
Halid de l’association Batteurs pour la paix : Je viens de me prendre un gros shoot émotionnel de ouf, on aime tous Aznavour enfin à moins de vivre dans une caverne. Je trouve que franchement ce qui a été dingue c’est vraiment le choix éditorial, vous avez su prendre tous les grands temps fort de sa vie, moi j’avais une petite appréhension en me disant à chaque fois qu’il y a un biopic, et surtout quand on est fan, on se dit qu’ils vont zapper tel ou tel truc. Donc ma question est plutôt scénaristique c’est dans quelle mesure vous avez eu des galères d’écriture sur l’arc narratif en vous disant punaise faut qu’on parle de ça et ça dans sa vie, parce qu’il a quand même eu une vie très riche, très engagée aussi. Je trouve que globalement vous avez réussi à faire ce tour de force de faire ce petit millefeuille où on a quand même beaucoup d’infos et franchement quand je vais rentrer je vais aller sur youtube et je vais regarder pleins pleins d’autres vidéos parce que vous avez su provoquer quelque chose de l’ordre de la curiosité chez nous. […] Au delà d’un biopic, je trouve que vous avez vraiment pondu une oeuvre qui restera dans le temps.
L’échange aura été l’occasion pour le public de comprendre la volonté de l’équipe de réaliser ce biopic, approuvé par Aznavour lui-même de son vivant, d’en apprendre plus sur la curiosité que cultivait le chanteur et la complexité de raconter autant de décennies capitales d’une vie en 2h14 de film et finalement d’échanger un cours moment de convivialité avec l’équipe du film lorsque toute la salle s’est mise à chanter Emmenez-moi, célèbre tube d’Aznavour.