La Brigade - Louis-Julien Petit

Mercredi 23 Mars 2022 à 14h14

UGC Ciné Cité Bercy (Paris) 

L’HISTOIRE

Depuis toute petite, Cathy rêve de diriger son propre restaurant. Mais à quarante ans, rien ne s’est passé comme prévu et elle se retrouve contrainte d’accepter un poste de cantinière dans un foyer pour jeunes migrants. Son rêve semble encore s’éloigner… ou pas ?

CONTEXTE

Cinéma pour Tous a organisé cette projection mercredi 23 mars 2022 à l’UGC Ciné Cité Bercy à Paris, en compagnie de 240 jeunes.

Le réalisateur Louis-Julien Petit et le comédien Amadou Bah étaient également présents pour les spectateurs après la séance. Un débat à l’image du film : avec rires et émotions.

 

DÉBAT AVEC Louis-Julien Petit et Amadou Dah – réalisateur et comédien (Extraits)

 

“Est-ce que c’est une histoire vraie?” – Mathis 16 ans, Lycée René Auffray de Clichy

 

Louis-Julien Petit : C’est inspiré de l’histoire de Catherine Grosjean, qui fait des cours de cuisine à des jeunes migrants, et 100% de ces jeunes arrivent à être diplômés et avoir leur CAP. Donc à rentrer dans la société française en ayant un travail. J’ai trouvé cela fou que des migrants fassent la grande gastronomie française, et en me renseignant j’ai compris que c’était un secteur qui recrutait beaucoup.

Amadou Bah : Je viens du Sierra Leone, je suis arrivé ici quand j’avais 15 ans. J’étais à la rue mais des associations m’ont aidé et m’ont scolarisé. J’ai donc appris le français ainsi que l’informatique, je suis en train de devenir développeur web. Je suis arrivé dans ce film, parce que quelqu’un est venu dans mon association, une directrice de casting. On a beaucoup parlé de moi, de mon parcours… Après j’ai eu des séances d’entraînements devant la caméra. J’étais très heureux d’être choisi parce que ce film raconte mon histoire, qu’on montre qu’il n’y a pas que des choses négatives concernant les migrants. Le but de la plupart des jeunes c’est de rentrer chez eux. Par exemple, je veux rentrer pour diffuser mon savoir parce que c’est en partageant ce que j’ai appris que je peux changer l’avenir des jeunes qui sont dans mon pays, pour qu’ils n’aient pas à faire comme moi.

 

“Est-ce qu’un des acteurs a vraiment vécu cette histoire ? Est-ce qu’ils s’en sont tous bien sortis?”

Louis-Julien : Tous. Tous les jeunes sont arrivés en France en étant mineurs. Ils viennent de Guinée, Mali, Congo, Géorgie, Tchad, Bangladesh… D’un peu partout. Amadou : Oui, les plus jeunes sont encore étudiants, mais les autres travaillent. Certains cuisinent vraiment.

« Quel conseil donnerais-tu à des jeunes filles qui viennent d’arriver?” – Stéphanie, 24 ans, éducatrice pour France Terre d’Asile

Amadou : J’ai rencontré beaucoup de filles pendant mon parcours mais c’est beaucoup plus dur pour elles que pour nous. Ce que je conseille, c’est de faire des formations, d’apprendre le français. Dans l’idéal, trouver une formation dans quelque chose qui leur plaît pour pouvoir commencer à travailler.

« Pourquoi dans le film il n’y a que des migrants garçons? »

Louis-Julien : Tout simplement parce que les jeunes filles n’arrivent presque plus en France. Elles sont tout de suite coincées dans des réseaux de prostitutions, d’esclavagismes… C’est pour ça qu’il y a de moins en moins de filles, elles ne sont plus présentes dans les foyers.

 

  .

 

CONCLUSION

Cette discussion a permis de faire prendre conscience aux spectateurs les obstacles et inquiétudes que peuvent vivre les mineurs non accompagnés. Cette approche permet de contraster avec les portraits souvent négatifs véhiculés dans notre société.

L’ambiance du débat a galvanisé les jeunes, la salle était marquée par les rires, tant durant le film que le débat.

Les retours des jeunes et de leurs encadrants ont été très positifs !